Résumé d'une publication scientifique importante pour les urgentistes

 

Puisque l’infarctus du myocarde est dû à un déficit tissulaire en oxygène, il était tentant d’essayer de diminuer la taille de l’infarctus avec un apport supplémentaire d’O2 chez le patient normoxique.

Dans AVOID, 638 patients australiens pris en charge par des paramedics pour suspicion de STEMI aigu avec Sat O2 > 94 % ont été randomisés en ouvert entre une oxygénation au masque à 8 l/mn et l’absence d’oxygénation. Le diagnostic de STEMI a été confirmé chez 441 patients en salle de cardiologie interventionnelle. Seuls ces patients ont été concernés par l’analyse. L’Oxygénothérapie a été poursuivie jusqu’à l’angioplastie primaire dans le groupe « intervention ». La taille de l’infarctus était équivalente entre les 2 groupes sur les taux de troponines des 72 premières heures (p = 0,018) mais elle était supérieure dans le groupe sous O2 comparée au groupe sans O2 sur les taux de CPK (p = 0,01) et sur l’IRM à 6 mois réalisée chez 32 % des patients (p = 0,04).  La mortalité hospitalière et la fréquence de survenue des arythmies étaient moins fréquentes dans le groupe avec O2 (NS).

Le rôle vasoconstricteur de l’O2 a été évoqué.

L’étude n’était pas dimensionnée pour une évaluation des critères cliniques et une étude suédoise est en cours actuellement avec cet objectif.  

Eviter l’oxygène chez le patient normoxique simplifie la PEC et participe à raccourcir les délais de reperfusion.

Le RESURCOR recommande une oxygénothérapie uniquement pour les patients avec une sat  O2 < 94 %.

Circulation. 2015 ; 131 : 2143-2150.

Loïc Belle